LES ATELIERS DU LKB

Initiés en septembre 2019, les Ateliers du LKB se veulent être un espace de rencontre et de débat entre physiciens, philosophes, sociologues et historiens.
Séminaire de réflexion sur la recherche en physique quantique, les Ateliers visent à présenter la diversité des questionnements que peuvent soulever les activités menées au laboratoire.
Trois axes thématiques, en particulier, sont privilégiés : épistémologie, fondements théoriques et étude des pratiques de recherche.

Ateliers à venir

18 juin 2020, 14h — Antoine Tilloy

Séminaire en ligne, via Zoom.

Plus de détails prochainement.

 

Ateliers passés

 

14/05/20
Pierre Verschueren
(UFC)
Jeunes-Turcs et Mandarins : le doctorat ès sciences physiques et les transformations du métier de physicien (1945-1968)

Le visage des sciences physiques change profondément après 1944 : elles sont les premières disciplines confrontées à la massification exponentielle du système d’enseignement supérieur et de recherche, ce qui se traduit par une recomposition des rapports entre leurs acteurs et leurs institutions, ainsi que par une transformation de ce qui fait leur métier. En prenant comme point d’observation les doctorats ès sciences physiques soutenus devant la faculté des sciences de Paris, en particulier la composition des jurys et le contenu des rapports, il s’agit d’étudier la transformation des normes qui structurent et conditionnent l’entrée dans les carrières de l’enseignement supérieur et de la recherche ; l’hypothèse discutée est que s’opère alors un basculement, la sortie d’un monde professionnel tourné vers l’idéal du savant et l’entrée dans un autre monde, organisé autour de l’idéal du chercheur.

 

16/04/20
Vincent Ardourel
(CNRS –
IHPST)
Les idéalisations infinies en mécanique statistique

Nous nous intéresserons ici au problème des idéalisations infinies en mécanique statistique, un problème discuté en philosophie des sciences depuis quelques années. Ce problème apparaît avec le recours indispensable à certaines hypothèses que l’on sait pourtant fausses dans le but d’expliquer certains phénomènes physiques. Les débats se concentrent principalement autour de la limite thermodynamique. Il est en effet généralement admis que celle-ci est nécessaire pour expliquer les phénomènes de transitions de phase en physique statistique. J’expliciterai en quoi cela est un problème pour la réduction de la thermodynamique à la physique statistique et quelles sont les tentatives proposées pour résoudre ce problème.

 

20/02/20
Michel Bitbol
(ENS –
Archives Husserl)
La physique quantique à la première personne du singulier du temps présent

Le QBism (Quantum Bayesianism) repose sur une interprétation subjectiviste des probabilités. Mais, au-delà de cette simple option interprétative, le QBism opère un changement sans précédent du sens et du statut de la théorie physique. Dans le QBism, les symboles de la théorie, comme par exemple  l’état quantique, ne font plus du tout référence à d’hypothétiques microsystèmes. Ils dénotent un instrument de calcul des probabilités de résultats expérimentaux, valant pour chaque agent particulier. Ici, l’agent est à la fois l’origine (i) de l’évaluation probabiliste et (ii) de l’intervention qui suscite les résultats dont il estime les probabilités.
On développera à partir de là l’idée d’une physique en première personne, d’une physique valant pour le physicien qui cherche à prédire les phénomènes qu’il co-produit par son action. Et on l’opposera à une physique en troisième personne, une physique visant à décrire des objets et des processus se produisant d’eux-mêmes, indépendamment des physiciens qui les étudient. Une bonne raison d’opter pour une physique en première personne est l’immense simplification que cela occasionne dans l’élucidation des « paradoxes » quantiques.

 

25/09/19
Vincent Bontems
(CEA –
LARSIM)

 

De quoi l’innovation est-elle le nom ?

Le mot “innovation” a envahi les discours au point de devenir l’horizon contemporain des activités de recherche. Il désigne désormais l’objectif prioritaire, sinon exclusif, du travail des chercheurs. Mais à quoi correspond-il ? En revenant à ses origines politiques lointaines, puis aux disciplines (sociologie et économie) qui en ont élaboré un usage réglé, et enfin à l’évolution des différents modèles de la “chaîne de l’innovation”, on esquissera une généalogie du terme. Celle-ci ne révélera pas nécessairement la vérité du concept mais éclairera les enjeux actuels.

 

12/02/20
Alexei Grinbaum
(CEA –
LARSIM)
Quantum Foundations in the XXI Century

What’s new since Bell inequalities? Are we still debating the interpretations of quantum mechanics? Can one teach physics today without using Popescu-Rohrlich boxes? I’ll describe several new research directions, including postquantum correlations, quantum contextuality, and indefinite causal orders.