En vidéo-conférence : 18 juin 2020 – 14:00
Les postulats de la mécanique quantique sont étranges : ils disent à la fois ce qu’est la dynamique du monde, avec l’équation de Schrödinger, et ce que l’on peut en observer, avec le postulat de la mesure. A priori, dans une théorie plus standard, le second postulat devrait être une conséquence mathématique du premier, et non une hypothèse indépendante. Si la décohérence permet de comprendre pourquoi les deux postulats n’entrent pas en conflit en pratique, elle ne permet pas de réduire le second au premier : c’est le problème de la mesure. Vers la fin des années 1980, des théoriciens ont cherché à réduire cette bizarrerie à l’aide de petites modifications non-linéaires et stochastiques de l’équation de Schrödinger. Au prix d’infinitésimales déviations au prédictions usuelles, ces dernières permettent de réduire le postulat de la mesure à la dynamique de la fonction d’onde. Dans cette approche, l’effondrement de la fonction d’onde est objectif, et prédit par la dynamique. Mon objectif sera de présenter l’idée générale de ces modifications, d’expliquer leurs contraintes théoriques et leurs conséquences expérimentales. J’essaierai de mettre en avant un point contre-intuitif et je crois peu connu : le contenu empirique de ces modifications reste reproductible par une dynamique purement linéaire, et en ce sens elles ne changent pas tant les prédictions de la théorie quantique au sens large que celle de son instanciation actuelle où le Hamiltonien est celui du Modèle Standard.