Sorbonne université – Campus Pierre et Marie Curie – 4, place Jussieu – salle 210 Tour : 13-23 – 75005 Paris – 20 février 2020 à 14H

La physique quantique à la première personne du singulier du temps présent : le QBism (Quantum Bayesianism)

Le QBism (Quantum Bayesianism) repose sur une interprétation subjectiviste des probabilités. Mais, au-delà de cette simple option interprétative, le QBism opère un changement sans précédent du sens et du statut de la théorie physique. Dans le QBism, les symboles de la théorie, comme par exemple l’état quantique, ne font plus du tout référence à d’hypothétiques microsystèmes. Ils dénotent un instrument de calcul des probabilités de résultats expérimentaux, valant pour chaque agent particulier. Ici, l’agent est à la fois l’origine (i) de l’évaluation probabiliste et (ii) de l’intervention qui suscite les résultats dont il estime les probabilités.

On développera à partir de là l’idée d’une physique en première personne, d’une physique valant pour le physicien qui cherche à prédire les phénomènes qu’il co-produit par son action. Et on l’opposera à une physique en troisième personne, une physique visant à décrire des objets et des processus se produisant d’eux-mêmes, indépendamment des physiciens qui les étudient. Une bonne raison d’opter pour une physique en première personne est l’immense simplification que cela occasionne dans l’élucidation des « paradoxes » quantiques.